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Voilà une facette du projet qui a créé son lot d’interrogations : les travaux de la reconstruction de la digue. À la suite des nombreuses tempêtes et notamment de Xynthia, et par ricochet à l’état de la digue, la municipalité de Sangatte a fait la demande auprès de l’État français de prendre en compte le dossier. En 2012, la digue jusqu’à présent gérée par le Syndicat des Digues et Dunes du Calaisis, a été récupérée par l’État d’ores et déjà propriétaire du sol. Ce dernier annonce rapidement qu’il finance la reconstruction. « Projet trop onéreux pour la municipalité, elle ne pouvait pas à elle seule le prendre en charge », explique le maire Guy Allemand. Il faut dire que le coût estimé des travaux est de 19 millions d’euros. Très vite, les choses s’enchaînent. La Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Pas-de- Calais est désignée maître d'ouvrage de la maitrise d’oeuvre, Egis, choisi suite à un appel d’offre européen.

 

Dans la vidéo à gauche, Guy Allemand raconte les prémices de ce projet, les négociations avec l’État et l’étendue des travaux. Depuis l’annonce de la reconstruction et dans le cadre de tous les projets de cette envergure, des expertises, une enquête publique et des réunions publiques sont organisées. Dès la première rencontre des interrogations sont émises au sujet des travaux. Combien de temps vont-ils durer ? Sur quel créneau horaire ? À quoi va ressembler la digue ? Les maisons seront-elles protégées ? Certains questionnements sont toujours en suspens aujourd’hui.

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EXPLICATION

DES TRAVAUX

Le coût estimé des travaux avoisine les

19 millions d’euros. Même si l’objectif annoncé est clair, les transformations peuvent paraître plus difficile à comprendre. Aujourd’hui, la digue mesure 1,8 kilomètre. Elle est composée de la “grande digue“ construite en 1598, de 420 m, la “nouvelle digue“ construite en 1864, longue de 530 m, la “digue béton“, construite en 1930 de 1420 m et du mur de soutènement, qui n’est pas concerné par la reconstruction. La nouvelle digue mesurera 2,4 kilomètres de long. Les travaux prévoient également le remplacement des 19 rangées de pieux endommagées et l’ajout de plusieurs rangées des pieux aux abords du mur de soutènement, au sud-ouest de la digue. Aujourd’hui, le niveau de l’ouvrage est entre 7,26 mètres et 7,96 mètres selon les endroits. Après reconstruction, sa hauteur sera de 8,5 mètres sur toute sa longueur. Un niveau correspond au seuil enregistré durant la tempête Xaver des 5 et 6 décembre 2013. En 2014, plusieurs scénarios de travaux ont été présentés. Le premier dit de « protection en enrochement » a été choisi.

Pour comprendre l’étendue des travaux, n'hésitez-pas à passer votre souris sur le schéma intéractif ci-dessous.

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AU CENTRE

D'INQUIÉTUDES

Même si les Sangattois et Sangattoises « ne sont pas contre le projet », des zones d’ombres existent lorsqu’ils sont interrogés sur les huit à neuf mois de travaux. Pascal Willaert, habite depuis 2002, avec sa femme sur la route départementale 940, face à la mer. Il nous accueille avec un grand sourire dans sa salle à manger en compagnie de sa compagne. « J’ai acheté cette maison pour nos  vieux jours et pour permettre à nos petits enfants de s’amuser dans le jardin face à la mer », explique-t-il. « Je ne suis pas contre le projet, c’est une bonne chose pour la ville mais j’ai juste des grosses inquiétudes », poursuit-il devant les dizaines de brochures de journaux au sujet Sangatte qu’il a soigneusement coupé. L’une de ses principales interrogations concerne la vitesse des camions sur la route départementale D940 qui passe devant chez lui. Une inquiétude partagée par un grand nombre d’habitants rencontrés. « Il va y avoir 110 camions par jour, peut-être plus, qui vont passer sur la route départementale. Il y a une école, des lieux de vie, j’ai peur pour les enfants », raconte-t-il l’air grave.

Selon lui, les voitures roulent déjà à une vitesse trop élevée et les camions remplis d’enrochements prendront les mêmes habitudes. « L’hiver, il va vite faire noir et des personnes prennent déjà l’habitude de se garer sur le trottoir, ils vont devoir les doubler. Vont-ils faire attention ? », il n’en est pas certain. Même si des panneaux lumineux sont installés dans la commune pour rappeler aux automobilistes la limitation de 30 km/h dans certaines zones, Pascal doute de la bienveillance de « ces routiers d’origine italienne, polonaise ou roumaine, qui ne comprendront pas nos inquiétudes », voire même qui se moqueront des habitants.  Autre point sur lequel l’ancien employé de la SNCF nourrit des craintes : les travaux de nuit. Une inquiétude partagée par Maryline Le Carluer.

 

Dans sa grande et ancienne maison, elle nous accueille dans son salon, face à une baie vitrée qui nourrit la principale cause de ses inquiétudes. Lors de la grande marée en février 2015, l’État était venu protéger les maisons et la digue avec des enrochements. « Un spectacle impressionnant » qui s’est déroulé à quelques mètres de sa maison construite en 1962. « C’est une vieille maison, vous l’avez remarqué, avec les travaux, le lâché des enrochements sur le sable a créé des vibrations », explique-t-elle. À la suite de la dépose d’enrochements à quelques mètres de chez elle, un bloc est tombé sur un de ses murs. L’ancien médecin scolaire s’inquiète quant à l’apparition d’autres dégâts sur les murs de son habitation. « Il y a certaines choses pour lesquelles on a peur. La baie vitrée ne tient pas par grand chose, elle pourrait se casser, c’est une évidence », poursuit-elle.

Elle espère que les ouvriers présents sur le chantier vont faire attention et se préoccuper des habitations à proximité. Autre point sur lequel Maryline émet des interrogations : la destruction des végétations plantées au fond de son jardin. Propriété de l’État, la parcelle de terrain située derrière la maison pourrait être récupérée et le muret détruit avec les haies. Un élément qui a son importance pour la Sangattoise. « On y tient comme à la prunelle de nos yeux. Ce n’est pas le muret qui nous protège du vent mais bel et bien les haies et les argousiers », raconte la jeune retraitée. Au fil de la conversation, les travaux de nuit sont évoqués. Même si elle admet avec facilité « la nécessité » et les bienfaits pour la commune d’un tel projet, elle s’inquiète quant à la plage horaire des travaux. Jusqu’à 22h, 23h, minuit ou plus tard ? Le flou reste entier. Selon la DDTM, la plage horaire pourrait s’étendre en fonction des marées. Le chantier ne pourra pas être interrompu si une tâche n’est pas terminée.

 

Un élément au centre des interrogations de Maryline Le Carluer. « Il faudrait peut-être mettre une coupure entre minuit et six heures, enfin je ne sais pas mais sinon cela va être difficile de dormir », rétorque-t-elle au côté de son mari tout aussi inquiet qu’elle au sujet des travaux de nuit. Pour autant, l’habitante n’est pas opposée au projet. « Non, bien au contraire. C’est un beau projet, c’est une chance pour Sangatte. On ne va pas s'en plaindre », conclut-elle tout sourire. 

Jacques Dumon vit depuis toujours à Sangatte. « J’ai couru en culotte courte sur cette plage, j’y suis attaché ainsi qu’à ses habitants », raconte-il. Il suit le projet de la reconstruction de la digue avec intérêt depuis des mois et sonde ses amis pour connaître leurs inquiétudes. Comme d’autres, il reconnaît être interrogatif quant aux expertises uniquement organisées pour les habitations côté mer. Habitant de l’autre côté de la rue, il espère ne pas constater de dégradations sur sa maison. Tout comme Pascal Willaert, il s’inquiète de la rapidité des camions remplis d’enrochements. Habituellement, des camions transportant des betteraves roulent, selon lui, au delà des 50 km/h et il s’interroge sur la vitesse de ces camions. Même si leur nombre varie entre 110 et 150 camions par jour, Jacques est persuadé d’une chose. Ce trafic va perturber le quotidien des Sangattois. Rue de l’Église, les habitants verront les camions passer à un mètre de leurs fenêtres, très régulièrement dans la journée.

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Pour illustrer le trajet des camions et mieux comprendre son impact :

Face à ces interrogations parfois tenaces, Guy Allemand et l’équipe municipale de Sangatte ont organisé plusieurs réunions publiques afin d’y répondre. Tâche difficile puisque la municipalité n'est ni décideur ni maître d'oeuvre. L'État est la dernière entité à emettre une décision. Même si pour le moment, certaines questions ne peuvent pas être résolues, le maire a un objectif clair :Rassurer ses administrés. Il fera en sorte "qu'ils soient entendus".

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Pour la reconstruction de la digue de Sangatte, une somme de 19 millions d'euros va être prise en charge à 100% par l'État. Une somme qu'une commune comme Sangatte ne pouvait pas disposer.

À la fin des travaux prévue pour octobre 2017, la nouvelle digue mesurera 2,4 kilomètres de long,

du radar au spot de la Descenderie, contre 1,8 kilomètre aujourd'hui.

Même si les estimations ont longtemps été floues, on parle aujourd'hui d'un flux de 220 camions. Ce nombre comporte les allers et les retours à vide des poids-lourds. 

Durant la reconstruction de la digue, près de 5 000 de bétons seront utilisées. Ils seront stockées dans la base du chantier. Ils seront notamment utilisées pour la plaforme technique 

Durant la durée des travaux, la plage horaire sera de 6h à 22h. En fonction de l'avancée du chantier, des possibles travaux de nuit sont envisagés.

Pour la construction de la digue, près de 330 000 tonnes d'enrochements vont être amenées et posées sur le sable. Ces rochers proviennent des Carrières du Boulonnais. Ils seront stockés à la base du chantier, d'une superficie de

8 000 m² à proximité du radar.

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Cette zone sera composée d'enrochements de 2 et 4 tonnes.

Cette zone correspond à l'estran,

zone de sable entre la digue et la mer.

Cette zone sera composée d'enrochements de 0,2 et 0,4 t.

Il s'agit de la plateforme technique large de 4 m qui accueillera le public

Le murée en béton armé sera haut de 0,5 m et large de 0,3 m.

La zone sera constituée de tout-venant en béton armé.

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